Guinée : acteurs de la société civile et délégués spéciaux outillés sur la gouvernance ouverte

Le 10 septembre dernier, avec le soutien de son partenaire « CCFD Terre Solidaire », l’Association Villageois 2.0 a lancé à Labé son projet « Mairies Ouvertes » qui promeut le suivi-évaluation des politiques publiques locales par le biais du numérique et l’éducation citoyenne dans les communes rurales de Sannou, Kaalan, Popodara, Daralabé et la commune urbaine de Labé.

La cérémonie de lancement avait été présidée par M. Lamine Sangaré, Secrétaire général chargé des collectivités décentralisées de Labé. Il avait à ses côtés, M. Alpha Sy Savané en charge des questions administratives à la préfecture, Mme Fatoumata Binta DIALLO, Directrice préfectorale de la promotion féminines de l’enfance et des personnes vulnérables ainsi que Mme Mariama Ciré Diallo, présidente de la commission communication et redevabilité de la commune urbaine de Labé.

M. Lamine Sangaré, Secrétaire général chargé des collectivités décentralisées de Labé

Devant les vingt-cinq participant.e.s (représentants des délégations spéciales, acteurs de la société civile et structure de jeunesse), le secrétaire général chargé des collectivités décentralisées a salué l’initiative de l’Association des Villageois 2.0. Pour lui, c’est une opportunité qui permettra de visibiliser les actions de développement et d’initiatives de transparence des communes. « Nous souhaiterions que tout le monde soit au courant de ce qui se passe dans nos communes. Nous comptons sur votre engagement et votre sens d’écoute et de responsabilité «  a-t-il conclu.

Après la cérémonie inaugurale, les activités se sont poursuivies avec la présentation par le Consultant en développement local, M. Boubacar Koubia Diallo, des objectifs de l’étude de base sur la gouvernance locale et ouverte des zones cibles du projet (en cours de finalisation).  Durant ces deux jours (les 10 et 11 septembre), les capacités des vingt-cinq participant.e.s ont également été renforcés sur les techniques d’animations sociales, la gouvernance locale et les mécanismes de suivi-évaluation des actions de développement local. Lors de la deuxième journée, les participant.e.s de chaque commune ont posé le diagnostic sur l’état de la participation et d’inclusion de leur localité assorti d’un plan d’action opérationnel. Cette proposition basée sur l’intelligence collective de chaque groupe a conduit à la mise en place des Cellules de veille sur la Gouvernance Locale reflétant ainsi les réalités de chaque collectivité.

Les participants dans la salle de formation

Convaincu du projet, Yero Soumaya, acteur de la société civile de Sannou, affirme avoir « découvert beaucoup de choses sur la gouvernance de nos localités. »  Il se dit persuadé qu’avec l’approche horizontale du projet, les citoyens sauront davantage sur « la gestion des affaires publiques » locales. Quant à la journaliste Aissatou Diallo, elle indique « ce projet va encourager les citoyens à avoir un regard critique sur la gestion des affaires publiques locales. Et d’ajouter que nous pouvons exiger la transparence et Nos dirigeants ont l’obligation de rendre compte de leur gestion. »

Dans les perspectives d’actions, les vingt-cinq acteurs locaux de Popodara, Sannou, Daralabé Kaalan et de Labé ambitionnent à travers les cellules de veille de fédérer et de co-construire des politiques publiques adaptées aux réalités des différentes communes. « Nous allons jouer pleinement notre rôle pour permettre aux citoyens de savoir comment est-ce que notre localité doit être gouvernée » assure un acteur de la société civile de Kaalan.

Les bénéficiaires de la formation ont travaillé par localité sur un plan d’action opérationnel. Ils ont prévu de mettre en œuvre des micro-activités d’information et de sensibilisation pour renforcer l’implication des citoyens dans le processus de développement local.

La sensibilisation et l’information des citoyens sur le Plan de développement local, du Plan Annuel d’Investissement et le renforcement de la démocratie locale constituent les axes phares des plans opérationnels élaborés par les différentes cellules de veille. « Personne ne sera mise à l’écart », promet Yero Soumaya. « Nous allons écouter tout un chacun lors de nos rencontres sans discrimination » assura-t-il.

 

Quant à la faible participation des femmes dans les instances de prise de décision à Labé, la journaliste Aïssatou Diallo souhaite en faire l’une des batailles de la Cellule de veille de la commune urbaine.  Avant de conclure et pour une meilleure inclusion des femmes, elle promet « des sensibilisations, des formations auprès des femmes pour qu’elles s’engagent davantage dans la gouvernance locale. »